• Hémorragie du nombre d’habitants
  • Désertification des arrondissements par les habitants
  • Apparition de poches de délinquance dans les quartiers « délaissés
  • Explosion du nombre de « loueurs professionnels » de logements airbnb
  • Explosion du travail dissimulé
  • Concurrence accrue avec l’hôtellerie
  • Nuisances en continue au sein des copropriétés
  • Dégradations des copropriétés
  • Conversion d’immeubles entiers en immeubles de meublés touristiques loués à l’année
  • Intimidations des syndics et des copropriétaires au sein des AG de copropriétés
  • etc.

Comment en est-on arrivé à cette situation à Paris ?

Ce que les responsables de la ville de Paris semblent avoir ignoré, c’est que derrière la plate-forme AirBnB (comme pour l’ensemble des autres plate-formes de location en meublés touristiques) se cache une entreprise.
Une entreprise américaine dont l’objectif est de faire des bénéfices ; ce qu’elle est parvenue à faire pour la première fois en 2016

Une entreprise qui doit avant tout contenter ses investisseurs et réussir son introduction en Bourse (ce qui est prévu dans le courant de l’année 2017).

Cette entreprise, comme la plupart des entreprises américaines 2.0 n’est pas une entreprise philanthropique. C’est une entreprise tournée vers le profit et à ce titre, tout est bon pour avancer masqué tout en montrant patte blanche et en se montrant le plus coopératif possible (taxe de séjour, envoi de mailing en commun etc.).

Mais cette entreprise, très discrètement, a également multiplié les stratégies pour brouiller les pistes et protéger au maximum ses intérêts et protéger les loueurs présents sur sa plateforme :

  • création d’un forum d’échange entre propriétaires. Cela facilite l’échange d’astuces et de conseils (y compris juridiques) entre les membres
  • modification (des liens SEO) des URL des meublés, pour faire croire aux moteurs de recherche (et aux scrapeurs) que les meublés n’existent plus (le meublé référencé sous l’URL https://www.airbnb.fr/rooms/4229423 n’existe officiellement plus, alors qu’il réapparait à l’adresse https://www.airbnb.fr/rooms/16747826 
  • effacement des calendriers de réservations pour éviter de faire apparaître l’activité des meublés au-delà des 120 jours écoulés
  • sans compter la mobilisation toujours autant médiatisée des avocats de la plate-forme à chaque fois qu’il est nécessaire de contrer les réglementations prises par les villes à l’encontre des meublés touristiques, Berlin, Barcelone, New-York (stratégie de l’agneau, docile, discipliné et coopératif, qui sort ses griffes si nécessaire)
  • etc.

Peut-être serait-il utile de reconsidérer la place de cet acteur et les « courtoisies » entre la ville de Paris et la plate-forme

Responsabilités politiques de la Mairie de Paris ?

La précédente mandature, celle de Bertrand Delanoë, était régulièrement épinglée pour son « manque d’efficacité » à récupérer le parc des « bureaux vides » présent à Paris afin d’y installer des logements neufs pour les habitants.
La mandature actuelle, celle de Anne Hidalgo, sera-t-elle épinglée comme la mandature n’ayant pas contribué à retenir ses habitants à Paris ?
(certains, à l’approche des prochaines élections municipales de 2020, n’hésiteront pas à parler d’une mandature qui de part son laxisme au regard d’airbnb aura fortement contribué à chasser les habitants de Paris)
La mandature actuelle sera-t-elle épinglée comme la mandature ayant détruite le plus de logements traditionnels à Paris ?
(certains observateurs n’hésitent plus à indiquer que depuis 2014 + de 30% des logements traditionnels sont convertis chaque année en logements airbnb à Paris)
La mandature actuelle sera-t-elle épinglée comme la mandature ayant fermé les yeux sur le développement croissant du travail non déclaré ?
(le développement de nouveaux services (vistes guidées etc.) depuis février 2017 par airbnb est déjà perçu comme un vivier supplémentaire et potentiellement exponentiel de travail dissimulé dans la capitale
Enfin, au regard du nombre de Parisiens potentiellement perdus (entre 48 742 et 87 207 habitants) en 2016, et de tous les effets collatéraux en terme économiques et sociaux, le montant de la taxe de séjour parait vraiment bien dérisoire.

Existe-t-il des avantages au laisser faire ?

A priori non ! Au vu de cette étude il apparaît que le ratio profits (économiques notamment) apportés par les touristes via AirBnB est très largement inférieur au ratio des profits générés par des « habitants stables » à Paris… que ce soit en terme de rentrées fiscales, de dépenses culturelles, de pacification des quartiers et des copropriétés, d’embauche de salariés déclarés, de développement et de maintien des services publics (crèches, écoles etc.) etc.